Jagath Dias
EN 2008-2009, M. Dias était général de la 57ème division de l’armée sri-lankaise, chargée d’attaquer les Tigres tamouls lors de l’offensive finale contre le groupe rebelle. A ce titre, il aurait commis des violations graves du droit de la guerre. De décembre 2008 à janvier 2009, la ville de Kilinochchi aurait notamment été pilonnée sans relâche par ses troupes, détruisant l’ensemble des infrastructures, dont l’hôpital, et contraint des dizaines de milliers de civils à l’exil. La 57ème division aurait également pris part aux bombardements des « no fire zones », zones supposément sûres pour les civils, causant un véritable bain de sang.
En septembre 2009, Jagath Dias a été nommé vice-ambassadeur du Sri Lanka auprès de la Suisse, de l’Allemagne et du Vatican. Sur la base d’un dossier élaboré par leur partenaire ECCHR, TRIAL International et la Société pour la protection des peuples menacés ont lancé une campagne pour que le statut diplomatique de M. Dias lui soit retiré. Confrontées à la passivité des autorités, les ONG ont déposé en août 2011 une dénonciation pénale contre Jagath Dias auprès du Ministère public de la Confédération.
Suite à cette campagne, M. Dias a été révoqué au début du mois de septembre 2011. Pour la première fois, un diplomate a été renvoyé sur la base de soupçons de violations graves des droits humains.
Statuant sur la plainte pénale, le Ministère public de la Confédération a quand à lui décidé de classer l’affaire, déclarant cependant qu’il ouvrirait une instruction contre M. Dias si celui-ci se représentait sur le territoire suisse, au regard des soupçons importants de crimes de guerre qui pèsent sur lui. Il s’agirait là de la première fois qu’une autorité judiciaire reconnait la commission de crimes de guerre par l’armée sri lankaise.