Rencontre avec Yves Daccord, nouveau membre du Comité de TRIAL

27.07.2021

Après une longue carrière au Comité international de la Croix-Rouge, dont il a été le Directeur général de 2010 à 2020, Yves Daccord travaille sur le thème de la sécurité, du contrat social et du rôle des villes à l’ère de la surveillance numérique et des pandémies. Élu au Comité de TRIAL International en juin 2021, il partage sa vision pour l’organisation.

Pourquoi avez-vous choisi de rejoindre le Comité de TRIAL International ?

Yves Daccord : Je connais Philip Grant et Daniel Bolomey (le Président de TRIAL International de 2018 à 2021, ndlr) de longue date, j’étais donc familier avec le travail de l’organisation. A vrai dire, la justice me fascine depuis toujours : devoir rendre les comptes devant les autres est l’un des meilleurs moyens pour apprendre à vivre ensemble. Je ne vois d’ailleurs pas de raison pour que cela ne s’applique pas aux contextes les plus difficiles, à l’issue d’un conflit par exemple.

Vous avez travaillé pendant longtemps au Comité international de la Croix-Rouge (CICR). Quel lien faites-vous entre l’action humanitaire et la justice internationale ?

Après deux décennies au CICR, parfois dans des pays difficiles (Soudan, Yémen, Tchétchénie…) je travaille aujourd’hui sur la construction de la paix au sens plus large que la simple absence de conflit. Tout l’enjeu est de recréer des liens sociaux, des bases sociales communes dont le droit fait partie. Cela ne veut pas forcément dire être d’accord, mais tout du moins créer un espace où les idées peuvent se confronter.

Y a-t-il un axe de travail de TRIAL dont vous vous sentez le plus proche ?
Géographiquement, l’ex-Yougoslavie m’intéresse beaucoup (TRIAL International travaille depuis 2008 en Bosnie-Herzégovine, ndlr). C’est une région oubliée de la mémoire collective européenne, on en parle très peu alors que ses problèmes sont loin d’être résolus. Un autre axe qui me semble porteur est l’application de la compétence universelle en Suisse, et plus généralement le travail auprès des États pour qu’ils respectent leur obligation de poursuivre les crimes les plus graves.

Selon vous, quels seront les prochaines priorités pour TRIAL International ?

Nous vivons une période de grande polarisation. Je doute que les prochains enjeux de la justice internationale soient le développement de nouveaux instruments juridiques, tels que le Statut de Rome de la Cour pénale internationale. A mes yeux, le défi sera dans la mise en œuvre du cadre existant, son application concrète. En cela, le travail de terrain que fait TRIAL International me semble prometteur.

Et en interne ?

En tant qu’ex-Directeur de la communication au CICR, je vois plusieurs enjeux liés aux relations externes. Il y a par exemple tout un pan de travail à explorer sur le campaigning. Peut-être TRIAL est-elle au stade où elle peut, ou doit, chercher à peser dans les choix publics. Si c’est le cas, l’organisation fera inévitablement face à des résistances, et elle doit y être préparée.

Inversement, qu’espérez-vous apprendre au sein du Comité ?

Je suis curieux de nature et c’est surtout l’humain qui m’intéresse, j’aime découvrir de nouvelles personnes. Je me réjouis de rencontrer les collaborateurs/trices de l’organisation, de comprendre comment ils/elles travaillent concrètement. Et, je l’espère, de tisser de nouveaux liens et de trouver de nouvelles synergies.

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