Burundi : Soixante-cinq ONG demandent la libération immédiate de journalistes
Le 22 octobre 2019, quatre journalistes burundais ont été arrêtés puis déclarés coupables d’accusations liées à la sûreté de l’État pour avoir simplement fait leur travail. À l’occasion du triste anniversaire de cette arrestation, soixante-cinq ONG dont TRIAL International demandent la libération immédiate et sans condition des journalistes. Leur détention prolongée pour des accusations sans fondement rappelle avec force que, malgré les récents changements intervenus à la tête du pays, le gouvernement burundais se montre peu tolérant envers le journalisme indépendant et la liberté d’expression.
Au terme d’une procédure bafouant les normes relatives à l’équité des procès, les quatre journalistes ont été condamnés à deux ans et demi d’emprisonnement et à une lourde amende. Les tribunaux envoient ainsi un message destiné à intimider et menacer les autres journalistes afin de les dissuader de faire leur travail et de dénoncer ce qui se passe dans le pays. Le verdict ainsi que le maintien en détention des quatre journalistes vont également à l’encontre des garanties constitutionnelles du Burundi en matière de liberté d’expression, et des obligations régionales et internationales du pays. Il est également en contradiction avec les principes de la Commission africaine en matière d’accès à l’information, qui interdisent aux États «l’arrestation et la détention arbitraire» de journalistes.
Des centaines de journalistes et de défenseurs des droits humains ont fui le Burundi depuis le début de la crise politique en 2015. Celles et ceux qui vivent et travaillent toujours dans le pays sont souvent victimes de menaces et de harcèlement. La libération des quatre journalistes, Agnès Ndirubusa, Christine Kamikazi, Egide Harerimana et Térence Mpozenzi serait un important premier pas vers la réouverture de l’espace civique.