Disparitions forcées au Burundi, une pratique répandue
Depuis 2015, plusieurs opposants politiques et militants ont disparu sans laisser de traces. En proie à une crise des droits humains depuis plusieurs années, les autorités Burundaises ont jusqu’à présent omis d’investiguer sur ces abus. TRIAL International accompagne les familles des victimes dans leurs démarches et appelle le nouveau président, Evariste Ndayishimiye, à s’éloigner des pratiques de l’ère Nkurunziza. Il est grand temps de faire toute la lumière sur les crimes du passé.
Être membre d’un parti d’opposition n’est pas sans danger au Burundi. Les cas d’Aurélien et de Nathan (noms d’emprunts) en sont la triste illustration.
En 2015, alors qu’Aurélien se rendait au travail en bus, le véhicule a été arrêté par des agents étatiques qui l’ont fait sortir. Sans présenter de mandat d’arrêt, les agents l’ont emmené vers une destination inconnue. Il n’a plus été revu depuis. Victime de disparition forcée, Aurélien a laissé derrière lui un enfant âgé de quatre ans au moment de sa disparition, ainsi que son épouse qui était enceinte de plusieurs mois.
L’histoire se répète pour Nathan, enlevé en 2016 par des personnes lourdement armées et en tenue de police. Là encore, aucun mandat d’arrêt n’a été présenté et Nathan n’a plus jamais été revu par sa famille. Ses proches l’ont cherché dans tous les lieux de détention connus, en vain.
Procédures
Les familles des victimes sont souvent menacées et harcelées lorsqu’elles posent trop de questions ou entament des démarches. Au vu des blocages judiciaires au Burundi, TRIAL International a donc saisi une instance internationale pour que le sort d’Aurélien et de Nathan soit élucidé. Les deux affaires sont en cours.
L’élection d’un nouveau gouvernement au Burundi à l’été 2020 pourrait incarner un mince espoir pour que le pays renoue avec la communauté internationale.