Népal : Double victoire devant les Nations Unies
Dans deux affaires portées par TRIAL, le Comité des droits de l’homme de l’ONU a reconnu – une fois de plus – l’incapacité du Népal à rendre justice à ses propres citoyens.
Les souffrances endurées par les familles de Rajendra Dhakal et de Padam Narayan Nakarmi ont enfin été reconnues. Le Comité des droits de l’homme (CDH) a admis que les autorités népalaises avaient failli à leur devoir de rendre justice. Les deux victimes ont été victimes de disparitions forcées dans le cadre de violences systématiques contre les maoïstes présumés dans la guerre civile.
M. Rajendra Dhakal était un avocat et un fervent défenseur des droits de l’homme. Au moment de son arrestation, il défendait des victimes torturées et agressées par des représentants de l’Etat. Il avait lui-même déjà été retenu et maltraité par les forces armées à cause de son engagement passé dans des groupes communistes.
M. Padam Narayan Nakarmi a également été arrêté et victime de disparition forcé en raison de son allégeance politique. Des preuves indiquent que la torture et les mauvais traitements étaient monnaie courante dans la caserne de l’armée où M. Nakarmi a été vu en détention pour la dernière fois.
Les familles des deux victimes avaient épuisé toutes les voies de recours internes quand elles se sont tournées vers TRIAL International. L’organisation et les familles ont saisi ensemble le CDH. Le Comité a reconnu que le Népal avait manqué à ses obligations et a formulé des recommandations en faveur des victimes.
« C’est maintenant que le plus dur commence »
Il incombe maintenant au Népal de prononcer ces recommandations et de garantir aux victimes que vérité et justice soient rendues.
Malheureusement, les décisions du CDH n’étant pas contraignantes, leur exécution dépend du bon vouloir des Etats. L’absence de mise en œuvre d’une décision du CDH renvoie un message alarmant : les violations des droits de l’homme peuvent rester impunies.
« Dans le passé, le Népal souvent ignoré, partiellement ou totalement, les recommandations du CDH », affirme Helena Rodríguez-Bronchú Carceller, responsable du programme Népal. « Le travail de TRIAL est loin d’être fini. En vérité, c’est maintenant que le plus dur commence ».
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